Le déneigement de la ville de Montréal - Montreal snow removal

Bonjour tout le monde,

Petit à petit, on s'en rapproche de la première vraie neige de la saison hivernale 2011-2012. Ce soir, en rentrant du travail, on l'a même frôlée ! Quoi qu'à l'heure où j'écris ce message, nous pouvons très bien encore en avoir !

Toujours est-il que j'ai mis mes pneus neige la semaine dernière et je pense que j'ai vraiment bien fais d'anticiper un peu par rapport à l'année dernière.


Ce soir, un premier mélange neige fondue - grêle est tombée et d'ores et déjà la fluidité du trafic s'en ressent en mettant plus de temps que d'habitude pour revenir sur l'ile.



En attendant, je me suis préparé pour mon deuxième hiver et je vous propose quelques petites révisions rapides à l'approche du grand froid.

J'ai pris la majorité des photos l'hiver dernier, mais elles restent d'actualité ;-)

Montréal connait très régulièrement de fortes chutes de neige (une moyenne de l'ordre de 2 mètres 30 de neige par an). La période "d'alerte" s'étend de début décembre jusqu'à mars, où l'ensemble des services de déneigement sont sur le qui-vive pour éviter l'engorgement total de la ville.
J'ai fais quelques recherches sur le site de la Ville de Montréal et voici un petit résumé de ce que j'ai trouvé.

Toutes les informations proviennent de ce site internet :

Toutes les informations spécifiques au déneigement sont là :

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils sont parfaitement organisés et qu'ils mettent le paquet pour s'assurer du déneigement total de la ville dans les plus brefs délais et très régulièrement.
Après la première chute de neige de 35 cm, tout le monde a été surpris le jour même, mais dès le lendemain, l'ensemble des personnes de la Ville ont démarré les opérations de déneigement.

Le budget exclusivement attribué au déneigement en 2010 avoisinait les 145 millions de dollars et décomposait en 4 phases :
  • épandage : achat du sel par exemple (138 000 tonnes) et utilisation des 380 engins d'épandage
  • déblaiement : 1 000 chargeurs pour repousser la neige qui s'étale sur l'ensemble de la ville
  • chargement : 2 200 engins et 3 000 personnes pour évacuer la neige hors de la ville
  • élimination de la neige : 30 sites de stockage et de traitement de la neige

Ces chiffres sont vraiment incroyables. En moyenne, ils retirent 375 000 chargements de camion par an, représentant l'équivalent de 13 millions de m3 de neige...

Ils ont fait une estimation du coût d'intervention que représente une chute de neige de l'ordre de 20 cm au sol :
17 millions de dollars...

La nouveauté de ce l'hiver 2010-2011, c'est la présence de 18 personnes sur le terrain (dans les deux arrondissements majeurs du centre ville) pour optimiser les opérations de déneigement.

Quand interviennent-il ?
Sur ce point, ils sont extrêmement bien organisés également et vu les enjeux que cela représentent, ca se comprend tout à fait :
  • En dessous de 2,5 cm de neige au sol, ils épandent du sel (jusqu'à -10 C) ou un mélange pierre/sel (en dessous de -10 C)
  • Dès 2,5 cm de neige, ils déblayent la neige à l'aide des chargeurs
  • Dès 15 cm de neige accumulée et pour retirer la neige repoussée par les chargeurs, ils chargent le tout sur les camions pour la stocker et la traiter à l'extérieur
A priori, dès 20 cm de neige au sol, la ville de Montréal s'engage à déneiger les 4 100 km de route, les 6 500 km de trottoirs et les 30 km de pistes cyclables en 96 heures.
En cas de très forte tempêtes comme en 2008 par exemple, j'imagine que c'est beaucoup plus long.



Que font-ils de la neige ?
Ce qu'il faut savoir dans un premier temps, c'est que l'un des soucis principaux de la ville est de limiter les impacts sur l'environnement (aussi, je pense, car ils n'ont pas vraiment le choix). Leur souhait est ainsi d'éviter que la quantité de sel, d'abrasifs, ainsi que les fuites de carburant et d'huile ne viennent se déverser dans les nappes.

La neige ramassée est ensuite transportée hors du réseau routier vers :
  • les chutes à neige (les camions vident le chargement en fosse, la neige fond et l'eau s'écoulent dans les canalisations pour ensuite être traitée en station d'épuration)
  • les carrières (les camions déversent la neige qui est stockée en surface, puis elle sera traitée en bassin de décantation)
  • les sites d'entassement en surface (assez similaire de ce qui se pratique en carrière)
Quelques photos :

Camion d'épandage des abrasifs. C'est le camion typique pour ce genre de prestation
L'abrasif, à base de sel uniquement
Même si la route est déjà parfaitement dégagée (avant que ce camion ne redémarre l'épandage, on ressentait déjà la présence de sel sous la semelle des chaussures), ils n'hésitent pas à en remettre une couche supplémentaire en prévision des chutes.
Les abrasifs semblent très efficace, mais sous l'effet du vent glacial, elle a tendance à vite regeler.

On croise pas mal de lames simplement montées sur des pick-up (je ne pense pas que tous soient détenus par la Ville. Il doit y avoir des entrepreneurs privés qui travaillent au service de la Ville).
 Ensuite, on retrouve des engins beaucoup plus sophistiqués (combi lame / épandeuse)
Que l'on croise essentiellement sur les grands axes et notamment ici sur l'autoroute 15 nord
La chute de neige du soir

Juste avant le chargement de la neige, les agents de la ville préviennent les montréalais de l'arrivée des camions et tout véhicule gênant sera emmené à la fourrière. Pour cette première tempête, ils en auraient embarqué près de 5 000 !



Ils démarrent ensuite les opérations de déblaiement de la neige :
Les routes :
 
Et dans la foulée, les trottoirs :
Au fur à mesure que la neige est repoussée dans la rue, les camions rentrent progressivement dans la ville pour préparer le chargement
 
Ensuite intervient le chargement avec un genre d'ensilleuse à neige
J'ai pris cette photo sur le site internet suivant :

Site de stockage : ils ont creusé des fosses et élevé un genre de digues pour contenir la neige.
Où ils y déchargent les chargements de neige
J'ai pris cette photo sur le site internet suivant :

Crédit photo : www.provincecanadienne.com

4 commentaires:

  1. Superbe site.
    Superbes photos.
    Supers commentaires!

    Tellement important d'avoir des retours de français venus s'installer dans un pays étranger (le canada donc pour nous). Depuis plus de 6 mois que je prépare ce départ potentiel avec mon mari, j'ai essayé de prendre le plus d'infos possible pour ne pas avoir de mauvaises surprises et se rendre compte de la vie sur place avant d'y être. J'avais déjà visité Montréal étant plus jeune et je trouvais ce pays trop grand, la bouffe n'était pas top, y avait trop de verdure. Bref. Une vraie citadine française pas très ouverte! Aujourd'hui, j'ai envie de partir en courant de France pour m'installer là-bas! Jamais je n'aurai pensé un jour faire toutes ces démarches pour immigrer dans ce pays. Surtout que je viens du Sud et que je déteste le froid et les sports d'hiver! Mais depuis 6 mois, malgré de nombreux obstacles (les commentaires négatifs des proches et des connaissances sur place, la recherche de boulot, les papiers à faire) je n'ai pas perdu ma motivation à un seul moment. Bien au contraire en fait! Plus on me démotive et plus je veux partir!
    Voilà
    Rien n'est encore fait.
    Nous partons une semaine en mars 2011 et ce sera la décision finale (si mon mari a trouvé un travail et si l'environnement et le quotidien nous paraissent supportables).
    Keep in touch donc .....

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  2. Bonjour,

    Merci bien pour les commentaires

    Souvent, lorsque nous sommes francais et qu'une immigration temporaire ou définitive est en projet, nous avons tendance à nous reporter vers un pays Francophone. Le Québec semble le choix idéal, mais ca n'a rien de facile de migrer dans un pays où la langue est la même mais la culture différente.

    Quelques francais que j'ai rencontrés ont parfois mentionné cette difficulté. Le fait que l'on parle francais donne l'impression que l'intégration sera simple voire même acquise d'avance, mais c'est loin d'être le cas.

    Mon opinion est qu'en immigrant dans une province anglophone on se prépare parfois mieux à un effort d'immigration.

    Bref, le fait de faire un petit voyage au préalable est une bonne chose.
    Si vous êtes sur Montréal, je conseillerai d'ailleurs d'aller faire un tour à l'Union Francaise. C'est une association regroupant des francais et ils pourront vous donner des avis.

    Ensuite, en fonction du futur travail, bien se renseigner sur les Ordres Professionnels.

    Au plaisir,

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  3. Chouette reportage. Ici (en Alberta), la ville n'a pas le droit d'utiliser de sel, c'est beaucoup trop dangereux parce que les températures sont toujours négatives (entre mi-novembre et mi-mars) donc 1) même avec le sel, la neige ne fond pas, et 2) si par hasard le soleil et le sel arrivent a faire fondre la neige, ça regèle immédiatement et comme il va neiger par-dessus, ça crée trop de problèmes!

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  4. J'ai en effet entendu parler de cette situation en Alberta (je pense que c'est similaire dans certaines autres provinces) où l'utilisation du sel est restreinte du fait de son manque d'efficacité à certaines températures.

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