Cadastre québécois et français

S'il y a bien quelque chose qui distingue l'agriculture québécoise de l'agriculture française, ce sont les plans parcellaires ou cadastre agricole. Voila près de 3 ans que je parcours en voiture une bonne partie de la Montérégie (région administrative québécoise) et il est frappant de voir comme la disposition des champs est l'opposé de ce que l'on peut généralement voir en France.
 
Vu du ciel, c'est édifiant !
 
Sur l'image ci-dessous (il s'agit tout simplement d'une copie-écran des cartes Google), je vous propose de comparer l'image de la campagne québécoise (en Montérégie, à quelques kilomètres de mon lieu de travail) et l'image des champs ardennais (région Champagne-Ardenne, France) sur la municipalité d'où je viens (certains de mes lecteurs devraient reconnaitre).

Ce qui est important de retenir, c'est que la topographie est plutôt similaire dans ces deux zones : très peu de pentes, pas vraiment de zone humide, quelques bois, etc... Les productions sont aussi assez similaires : à 90% des cultures (maïs, soja ou foin à récolter pour la Montérégie et blé, colza, maïs, orge et pois pour la France). Bref, il y a pas de grosse différence entre ces deux régions !

source : www.google.com

Au final, on voit clairement que l'organisation de ces deux campagnes n'ont absolument rien à voir. Les lots québécois sont droits, rectangulaires et de dimension plutôt équivalente. Côté français, ça part plutôt dans tous les sens ! L'autre différence très marquante est la répartition de la population rurale. Au Québec, les maisons, les fermes et bâtiments agricoles sont bien souvent répartis les longs des rangs (pour les lecteurs français, on appelle "rang" l'équivalent de nos routes de campagne), ce qui plus rare en France où l'on retrouvera surtout une concentration de maisons et de fermes dans les villages. Sur l'image du dessus, on remarque cet exemple de rang québécois.

Apparemment, le cadastre québécois existe depuis 1860 et le français depuis 1791. Je suppose que la faible utilisation des sols québécois, lorsque les cadastres ont été créés, à permis d'effectuer des découpages plus réguliers. L'Histoire et les événements passés ont forcément eu des impacts !
 
Ça mériterait d'y passer du temps et de chercher plus d'explications. Si vous avez de la documentation sur le sujet, je suis preneur.
 
Pour conclure et accentuer la comparaison, je vous propose une autre vue, celle de champs américains. Allison traversait cette zone en voiture pour se rendre à l'université.
 
 source : www.google.com

2 commentaires:

  1. J'adore ces photos, de vraies mosaïques.

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  2. En effet, c'est absolument frappant ! Et encore, il y a eu en France le fameux remembrement des années 70 qui a regroupé de petites parcelles pour en faire de plus grandes. Mais ce remembrement n'a pas transformé des courbes en lignes droites... On doit constater la même différence de topologie en comparant les rues des grandes villes en France et en Amérique du Nord. Dans un cas, ces rues se sont formées au fil du temps alors que dans l'autre, elles ont été dessinées en une seule fois ou en tout cas avec un modèle pré-établi.
    Pour en revenir à la campagne, je suis ravis d'avoir en France des routes sinueuses qui font toute la beauté des paysages et leur donnent une âme en témoignant de leur passé. Mais les modèles d'exploitation agricoles se rejoignent, n'est-il pas ? Les régions agricoles sont considérées comme des ressources à exploiter de manière rationnelle, voire intensive. En France, les bosquets, les haies, les murs de pierre, les zones humides, les petites parcelles vivrières (vignes, vergers, champs potagers...) disparaissent pour laisser la place à d'immenses champs. La diversité animale, végétale et paysagère est ainsi sacrifiée sur l'autel de la productivité. Mais bien sûr tout ceci ne manquera pas aux futures générations qui n'auront jamais connu la beauté et la diversité d'une campagne devenue par la suite une simple ressource destinée à alimenter une population humaine de plus en plus grande. Claude Levi Strauss disait qu'il préférait vivre sur une planète peuplée d'un milliard et demi d'humains plutôt que 6 milliards. Comme je suis d'accord avec lui :-).

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